LE PARC MARIN

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Port-Soudan – Olivier Rolin – Seuil 1994

Le parc marin

Le soleil blanc, bas sur la mer, ne percerait plus que rarement le capiton des nuées. Le marin serait peut être encore là à marcher et scruter l’horizon des vagues, les deux mains dans son caban, grillant des cigarettes. Solitaire, marchant comme un homme habitué à sa solitude.

Puis un jour, les feuilles auraient été depuis longtemps ratissées et brûlées, les premières gelées seraient venues, il ne les verrait plus : ni aucun des jours qui suivraient, voguant loin du phare qui fait glisser ses éclats sur une mer immobile et noire, comme de la poix. Seule son empreinte invisible continue de se faire sentir, comme une absence, ou bien celle du fantôme parc.